Continuer d'aimer

Un conte contemporain

Continuer d'aimer - Illustration : Marielle Tollis

Continuer d'aimer

Un conte contemporain

Annie Lequart postule au poste d'assistante dans un foyer d'accueil pour personnes handicapées mentales.
Prise au piège de ses propres mensonges pour cacher la véritable raison de sa présence parmi René, Francine, Marthe et les autres, elle trouvera le soutien de Vicky, responsable du tumultueux foyer Le Murmure.

Marielle Tollis - Illustration - Site
Isabelle Cêtre-Langonet - relecture et correction - Site

Le roman Continuer d'aimer est disponible sur commande chez votre libraire ou en cliquant sur un logo ci-dessous, format papier ou numérique

284 pages ISBN : 9782322081813 Books on Demand Date de parution : 15.09.2017

fnacbodamazoncultura
______________________________

1380338Si vous souhaitez apporter un commentaire, merci d'utiliser le formulaire de contact

png clipart color bubble miscellaneous symmetryUn roman hyper touchant qui vous fera rire et pleurer
Rares sont les romans qui me font cet effet : Un mélange de surprise, d’émotions intenses, de projection et de tendresse. Je remercie vivement l’auteur du roman Continuer d’aimer, car c’est l’une de mes plus belles découvertes littéraires de l’année 2018 ! Quand j’ai lu la quatrième de couverture, je ne m’attendais absolument à rien et ne savais absolument pas de quoi allait traiter le roman.
Je pense que le fait que l’auteur n’ait pas été explicite sur sa quatrième de couverture a contribué à ma surprise et à mon enthousiasme dès les premières pages. Continuer d’aimer est un roman extrêmement poignant, duquel on a du mal à se séparer une fois la lecture terminée.
J’ai trouvé une justesse rare dans chaque mot choisi par Marcus Hönig. J’ai aimé le ton parfois acerbe, parfois bienveillant de l’auteur qui, grâce à sa plume imagée évoque des sujets difficiles et douloureux – pour ne pas dire complètement tabous – toujours avec humanité et affection.
Le roman est très rythmé, on a vraiment du mal s’en détacher : entre les flash-back, les projections et les changements de lieux, nous voyageons dans le temps avec les personnages. C’est ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce roman : aucune date ne permet d’ancrer le récit dans une période de l’Histoire, aucun lieu ne nous permet d’identifier pleinement un pays, une ville. Ce qui permet à nous, lecteurs, de faire réellement marcher notre imagination. Et la mienne fut débordante ! L’auteur nous emmène dans un foyer le « Murmure » qui abrite des gens handicapés (plutôt mentalement que physiquement). On pourrait penser à un hôpital psychiatrique mais ce n’est pas vraiment le cas car, la peur, le sentiment d’anonymat et l’angoisse d’un HP ne sont pas des sentiments présents au Murmure. Dans ce foyer, c’est une « famille » qu’on y découvre. Une famille aux bras cassés certes mais peut-être la famille la plus émouvante que j’ai découverte dans mes lectures. Il y a Philippe qui n’a plus qu’un oeil et dort en couche à 30 ans, il y a René dont on a du mal à prévoir les comportements et qui ne « t’aime plus » très rapidement, il y a Marthe la cleptomane toquée, Francine qui a tendance à s’écraser partout, Vicky et Diarmaid les assistants au foyer qui sont un peu « fous » eux aussi et la directrice, Anne, qui n’a de gros que son nom de famille. Et puis, il y a Annie, la fille des Lequart, aussi volumineuse en poids qu’en émotivité.
Un joyeux bordel. Voilà ce que ce livre m’inspire. Je me suis attachée avec une force inouïe à tous ces personnages, je n’avais vraiment pas envie de les quitter, je refusais de tourner la dernière page du roman. Bien évidemment, ce roman parle d’amour puisque la seule solution est de continuer d’aimer.
Je suis admirative du talent de l’auteur qui parvient avec brio à parler de sujet graves avec humour et bienveillance :
« Francine était une candidate régulière aux actions spectaculaires. Sans raison apparente elle pouvait virer au bleu, innover dans l’art de la syncope soudaine, vomir et uriner en même temps. Ce genre de crise était la plupart du temps suivi d’une fâcheuse ruade épileptique, déclaré sport national dans les rangs du foyer. » Entre humour noir, poésie, psychanalyse, sentiments (sans jamais tomber dans le pathos), Marcus Hönig a su créer un univers très particulier à mi-chemin entre Vol au-dessus d’un nid de coucou, et les personnages anguleux et « étranges » de Tim Burton.
Tim Burton est de loin mon réalisateur préféré et le roman de Marcus Hönig m’a plongée dans ce décor Burtonien que j’aime tant. En effet, Tim Burton a créé cet univers fantastique où se mélange poésie et étrangeté, où les solitaires, les marginaux, les « différents » sont bien souvent les héros d’un monde normal(isé) qui les rejette. Pas étonnant donc que j’aie fait un parallèle entre Continuer d’aimer et Tim Burton.
Je rêverais que ce roman soit adapté au cinéma en mode « Mary and Max » de Adam Elliot. Je l’imagine parfaitement !
« Chacun avait ses soucis, ses qualités, ses espoirs, sauf elle. Elle vivait de la vie des autres. »
« Il avait raison, la bonne stratégie était de faire le deuil de ce que nous ne sommes pas. »
« Quelle vie tranquille elle aurait pu avoir, entourée de gens normaux ! Mais les gens normaux, cela n’existait pas et elle n’avait pas besoin de l’avis éclairé de Judith pour le savoir. »
« Immobile dans le châssis de la porte, son regard de maman lui disait son amour et lui taisait toute la complexité d’être mère. »
Pour conclure, je crois que les mots me manquent pour exprimer à quel point j’ai aimé ce roman, son univers, sa poésie, son histoire. Alors, à nouveau, merci Marcus Hönig de l’avoir écrit ! Parlerdamour.fr

png clipart color bubble miscellaneous symmetryContinuer d’aimer est un roman singulier dont l’action se déroule dans un univers particulier : celui d’un établissement d’accueil pour personnes handicapées. Pas handicapées physiquement, mais endommagées psychiquement, dirais-je, pour essayer de me rapprocher de la vérité de ce roman aussi truculent que déconcertant.
Déconcertant, en tout cas pour moi, parce que je me retrouve projeté dans un monde que je connais peu, celui des gens dit « fous ». Du moins est-ce le terme générique qu’on leur donnait, avant que le politiquement correct vienne faire le ménage dans notre vocabulaire ! Dans ce refuge, le personnel encadrant est presque aussi « dérangé » que les personnes accueillies… à tel point qu’on se demande parfois qui est qui ! Mais c’est aussi ce qui rend ce roman attachant, cette zone grise où la vérité n’est pas telle que nous pensons la connaître. Et c’est également cette folie des gens « normaux » qui permet de donner au récit cet humour sans lequel certaines situations tourneraient au sordide.
Déconcertant également parce qu’une fois ce livre refermé, il me reste une impression un peu brumeuse, à l’image de cette fameuse zone grise dont je parlais. Cela ne tient pas à l’histoire : elle est bien construite et l’on en suit facilement le déroulement, malgré quelques retours en arrière qui ne brouillent rien, mais au contraire, apportent un éclairage plus précis sur l’un des personnages. De plus, le style est agréable et l’écriture, si elle ne fait pas crier au génie, n’appelle pas de reproche quant à la maîtrise de la langue. Ce sentiment de flou vient plutôt des protagonistes : le pivot de ce roman reste sans aucun doute Annie ; tout tourne autour de son histoire, passée et présente, mais un autre personnage (Vicky) joue un rôle important, voire primordial, puisqu’elle est également le mât de soutien de tout cet édifice, c’est-à-dire du foyer d’accueil, et de l’histoire elle-même. C’est d’ailleurs la seule évoquée dans le résumé… Or, je trouve que Vicky n’a pas reçu le traitement qu’elle mérite. On connaît d’elle quelques détails, mais elle manque d’épaisseur, de points d’accroche.
C’est peut-être un choix délibéré de l’auteur, de la laisser comme cela, personnage un peu éthérée, espèce d’entité bienveillante, ange gardien discret… mais pour ma part, Vicky est à l’image de l’ensemble (ou est-ce le contraire ?) Je veux dire que le message reste pour moi un tantinet sibyllin, comme un tirage du Yi King… On en comprend les grandes lignes, mais le fond reste indéterminé.
Au final, j’ai l’impression d’avoir passé un joli moment de lecture, mais l’image s’estompe rapidement pour ne laisser qu’un sentiment d’incertitude. Néanmoins, c’est un livre que je conseillerais volontiers, pour cette galerie de personnages baroques et le message très positif qu’il renvoie, même si celui-ci manque un peu de corps à mon goût. Poljack le blog

png clipart color bubble miscellaneous symmetryMon avis, quelques mois après la lecture, reste imprégné du souvenir  de personnages d’une diversité étonnante. L’ambivalence des profils peut être traitée selon un double degré d’interprétation. Annie, malgré ses mensonges, fait preuve d’un sens de l’humour et d’une auto-dérision remarquables, ce qui la rend attachante.  À l’inverse,  la figure du père, manipulateur et intransigeant, est présentée de façon à le rendre détestable, même si sa personnalité  et ses choix peuvent être en fin de compte compris. C’est en effet la force  de ce roman qui véhicule des valeurs nobles tellles que l’acceptation et la tolérance.        
Roman poignant, Continuer d’aimer nous entraîne paradoxalement loin des romances aux happy endings hollywoodiens. Il est l’invitation à la tolérance et au don de soi pour l’acceptation de l’autre; de tous les autres. L’auteur déploie en effet,  avec brio, un éventail d’anti-héros aux personnalités aussi diverses  qu’atypiques. De même, il est la sonnerie, celle qui rappelle l’imprévisibilité d’une vie capricieuse. Le rappel de la conséquente nécessité de continuer de rêver et de croire à tout prix. Avec Continuer d’aimer, la fiction s’inspire de la réalité à tel point que les deux se confondent. Livre Fnac

png clipart color bubble miscellaneous symmetryUn récit poignant avec des personnages attachants. Avec Continuer d’aimer, Marcus Hönig nous offre un récit poignant, aux antipodes de ce que j’ai l’habitude de lire et d’apprécier. Et j’avoue avoir été complètement conquise.
L’histoire se situe pour sa grande majorité dans un foyer pour personnes handicapées. Là-bas travaille Vicky, jeune femme solitaire qui vit pour son travail et ses pensionnaires. Un jour, arrive une nouvelle employée, Annie. Cette dernière semble cacher un secret qui l’a amenée à cet endroit. Quel lien a-t-elle avec ce lieu ? Et c’est sous les rires, les larmes, la violence que sa quête commence.
Tout un éventail de personnages se croisent et se décroisent au gré des moments. Et même si ils sont tous différents et pourraient même être qualifiés d’anti-héros, un point commun les caractérise. Ce sont tous des personnages meurtris par la vie, qui tentent de survivre dans le microcosme assez réduit qu’est le foyer. Et plus l’histoire avance, plus on ressent de la pitié pour chacun d’eux. Au final, on s’attache à eux et on éprouve de la sympathie.
La plume et le style d’écriture de l’auteur sont tout bonnement excellents. Il arrive à bien nous retranscrire les sentiments et émotions de chacun avec une touche d’humour un peu noir et un ton acerbe. Régulièrement, l’auteur fait des bonds dans le passé pour approfondir l’histoire d’Annie. Ainsi, une empathie se créer entre elle et le lecteur. Dans ce roman, Marcus Hönig parle beaucoup du handicap. Mais pas négativement. Certes, des moments difficiles peuvent survenir, mais à côté, nous avons également droit à des scènes plus légères, plus touchantes, sans être forcément larmoyante. On y parle aussi de maladie, mais soit c’est tourné vers l’humour, voire la dérision (l’anorexie) soit au contraire vers le dramatique (le cancer). Pour conclure, je dirais que Continuer d’aimer est un livre qui explore bien certaines facettes du genre humains. Quels que soient nos problèmes physiques, mentaux, il montre bien les différentes manières dont l’amour peut prendre forme. Un livre qui peut paraître déroutant au début, mais que je vous conseille vraiment de lire. Fantaza book

png clipart color bubble miscellaneous symmetryAprès Planète verte, une fable politique d’anticipation, Marcus Hönig nous propose Continuer d’aimer, son nouveau roman. L’action se déroule dans un établissement pour personnes handicapées dans lequel arrive une nouvelle employée, Annie, qui semble cacher un bien lourd secret.
Dans Continuer d’aimer, Marcus Hönig joue avec les repères aussi bien temporels que géographiques. Les flashbacks sur la vie des personnages, afin d’expliquer leur destin, sont nombreux mais jamais l’auteur ne donne une date qui permettrait d’ancrer les événements dans une chronologie concrète. De même, le lecteur n’aura pas de nom de lieu et le récit se déroule finalement dans des endroits qui, par leur côté neutre, deviennent universels. Je crois bien que le seul élément que l’on peut réellement rattacher à notre réalité est la Ford Fiesta d’Annie. Ainsi, et comme c’était déjà le cas avec Planète verte, le nouveau roman de Marcus Hönig emprunte les chemins de traverse du conte et de la fable. Chacun peut y projeter ses références et son imaginaire. A la lecture de Continuer d’aimer, se mêlaient dans mon esprit les images de Vol au-dessus d’un nid de coucou (forcément) mais aussi l’univers et la galerie de personnages de Tim Burton.
Ce qui fait cependant la force de Continuer d’aimer, c’est bien la qualité d’écriture. Les progrès accomplis depuis Planète verte m’ont franchement impressionné. Marcus Hönig fait preuve d’un réel talent de conteur, piochant aussi bien dans le drame que dans la comédie. Et toujours avec beaucoup d’humanité.
J’ai passé un excellent moment à la lecture de ce beau roman que je ne peux que vous conseiller. Kultureshoot

png clipart color bubble miscellaneous symmetryIl y a bien des bruits et bien de la vie au foyer « Le Murmure »…On y croise Marthe, un peu cleptomane, qui se balade comme « habillée du corps de quelqu’un d’autre » et qui a une peur bleue du casque dont on la menace si d’aventures elle se blessait encore…Puis, il y a Francine, qui porte le casque, elle, et qui possède l’art surprenant de la syncope soudaine; René, qui comprend mal le jeu subtil des amitiés et qui le résume à sa façon dans ses tonitruants « t’aime/ t’aime plus »…Et puis Philippe, qui veut toujours téléphoner à sa maman et fumer une cigarette…Ce sont les résidents du foyer « Le murmure », pas des malades, pas des patients, pas des pauvres-des PERSONNES. Autre série de portraits: celle des soignants dont la figure centrale est la belle Vicky que l’on trouve ,au début du roman,le regard noyé dans le « cheval rouge » de Chagall, cheval rouge qui aura subi à la fin du roman les mêmes transformations que chacune des personnes croisées si un tableau n’existe que par le regard…Et puis l’énorme Annie qui cache un secret dans les trois plis de son ventre…De l’autre côté du foyer, c’est le monde de l’apparence et du non-dit (ou son frère jumeau le bavardage.) Ce monde-là, c’est monsieur Lequart, à l’esprit « comme une haie bien taillée », qui l’incarne. Lui non plus n’échappera pas aux changements et s’il finira avec « la même gueule de chien », au moins, il n’aboiera plus…
Le roman de Marcus Hönig évite tous les poncifs qui étaient à craindre avec un tel sujet…Jamais larmoyant, ni lourd, ni voyeur, le récit de vie des PERSONNES du foyer « Le Murmure » est alerte, plein de vie et non-dénué d’humour. il ne s’attarde pas et brosse par petites touches le portrait de chacun parvenant à nous le rendre attachant. Les retours en arrière dans la vie d’Annie sont bien intégrés au récit et ne gênent en rien la lecture de ce roman court qui ne s’encombre pas de métaphores et laisse un profond sentiment d’humanité et de poésie du regard. Lireditelle

png clipart color bubble miscellaneous symmetryCe roman alerte nous raconte la vie dans un foyer accueillant des personnes porteuse de handicap à travers une série de portraits non dénués d'humour. L'auteur nous délivre une histoire sous forme de conte contemporain portée par des personnages attachants. Les portraits de résidents et de soignants se mêlent autour d'une intrigue où transparait beaucoup d'humanité, d'espoir et d'humour. Handicap.fr

png clipart color bubble miscellaneous symmetry"Quelque chose dans son regard disait : si tu essayes de m'aimer je te casse la gueule, mais je t'en prie, essaye quand même."
Géniale et bienfaisante littérature qui prend le parti de l’amour… mais attention!… de l’amour en tant qu’intelligence émotionnelle, poursuivant sans relâche son travail de désamorçage des malheurs.
Littérature extrêmement lucide, équipée des armes très efficaces que sont l’humour, la psychanalyse et la poésie, sans niaiserie, ni dogmatisme, ni noirceur.
Une intelligence sensible consacrée à peindre avec éclat la vie – cette salope, tortionnaire comme elle peut être – telle qu’elle se déroule dans deux foyers – oh! le beau mot pour désigner tout à la fois le feu dans l’âtre et la maisonnée, (mais aussi, notez-le, le cœur-déambulatoire du théâtre) ce qui est tout de même drôlement bien adapté pour parler du “Murmure”, foyer d’accueil où se joue la tragi-comédie du handicap au quotidien.
L’amour-travail donc, lucide, courageux, rieur, pour peindre la vie qui continue d’être aimée malgré toutes ses vacheries, vie effervescente et hautement colorée, dans deux foyers, deux familles qui finiront pas n’en faire qu’une par la grâce d’une douleur partagée ; l’une traditionnelle, Madame, Monsieur et leur fille Annie, l’autre beaucoup plus nombreuse et surprenante, avec mère et père symboliques et enfants super déglingués, dont un comportant plusieurs morceaux qui parfois s’éparpillent…
Immédiatement séduit pas le style de l’auteur, et immédiatement captivé par le caractère et le destin de ses personnages, j’ai laissé tomber tout ce que j’avais à lire d’autre pour jouir à fond du spectacle de la vie vraie, reconstituée sur la scène du petit atelier-théâtre de Marcus Hönig, sorte de Geppetto virtuose, créant ses personnages avec des bouts de tissu humain arrachés aux griffes de divers monstres, vous savez, ceux qui dévorent les êtres malchanceux passant à leur portée, à savoir : accidents génétiques ou de la route, maltraitance enfantine, abandon, et j’en passe.
Pour partager la vie tumultueuse de ces rescapés et prendre soin d’eux il y a Vicky :
"Pour rien au monde elle n’aurait échangé sa place de responsable de foyer épuisée contre une autre. Sa fatigue était si intense qu’il ne lui restait que l’espoir et la confiance, qui n’étaient pas moins voraces en énergie. (…) Je suis capitaine d’un navire dont les rames partent dans tous les sens et mon équipage est complètement défoncé.(…) Elle fuyait elle aussi du monde des gens normaux et sa drogue à elle, c’était eux, ses personnes. Ce sont eux qui la portent quand la barre est trop dure à tenir. Ils sont à la fois la tempête et la consolation.”
Ces ”personnes”, leurs aides-soignants ou éducateurs, Vicky elle-même, Anne, la directrice anorexique, Judith, la psy, et les trois Lequart qui composent la famille traditionnelle (le couple parental tout droit sorti d’un burlesque et sarcastique film de Tati, et leur fille Annie, magnifique Botero surnommée Melba par la directrice écœurée par sa profusion de chair), tous ont cette force particulière qu’ont les caricatures… Ces traits accusés qui frappent avec peu de matière, comme simplement ébauchés. Et pourtant ils émettent de longues modulations, vibrent d’une vie riche et pleine, existent authentiquement, et ça, c’est le miracle du ton Hönig, marionnestiste magicien, capable de faire d’un être fabriqué rudement, à l’économie – avec des manques et comme handicapé donc, ainsi que le sont tous les personnages que l’on invente, – un être entier, émouvant, en un mot : une personne.
On trouve sur les étagères de son atelier-théâtre des objets littéraires qui sont des bijoux absolus, posés là, numérotés chapitre 31 ou 53, très courts et fabuleusement nécessaires à la composition et à la dynamique de l’ensemble, la bio de Monsieur par exemple en 31, et en 53 cette scène où se concentre et se goûte le style percutant et subtil de l’auteur :
« Dans la nuit, Monsieur Lequart reçut son carton d’invitation et franchit les portes du coma. Il y entra comme on descend dans une cave fraîche où il ne subsiste aucune lumière. Ses douleurs cinglantes s’essoufflaient. Elles devenaient, comme la lumière, inutiles à transporter là où il allait. Il se détendait et bien malgré lui, Monsieur Lequart, pudique d’entre les pudiques, laissait échapper, de temps en temps, un petit gaz qui animait les draps et ne manquait pas de dessiner un sourire sur le visage de sa femme. »
Toutes affaires cessantes, lire “Continuer d'aimer”, pour développer, au moins le temps de cette lecture, des capacités supérieures de compréhension, de dédramatisation et de courage. Clapincasse